Tectiformes – des symboles du Paléolithique supérieur
La grotte de Font-de-Gaume, située en Dordogne, est l’une des dernières grottes ornées accessibles au public en France. Elle est réputée pour ses peintures polychromes datant du Paléolithique supérieur, en particulier de la période magdalénienne, il y a environ 17 000 ans. Parmi les nombreuses représentations artistiques de la grotte, les symboles tectiformes occupent une place particulière. Le terme « tectiforme » vient du latin tectum, qui signifie « toit ». Ces signes géométriques ressemblent souvent à des structures architecturales simplifiées, pouvant évoquer des toits ou des abris.
Des symboles rares
La particularité de ces symboles réside dans leur complexité et leur rareté. Contrairement aux représentations animales fréquentes dans l’art pariétal, les signes tectiformes sont moins courants. Leur signification exacte demeure mystérieuse. Ils pourraient avoir eu une importance symbolique, spirituelle ou sociale pour les populations préhistoriques.
On trouve des symboles tectiformes dans plusieurs régions du monde, principalement en Europe. Outre les tectiformes de la grotte de Font-de-Gaume, ils ont été identifiés dans d’autres sites préhistoriques français, comme les grottes des Pyrénées. En Espagne, des exemples notables existent dans les grottes d’Altamira et d’El Castillo. Certains motifs similaires ont également aussi été découverts en Italie. Bien que des signes géométriques apparaissent dans l’art rupestre d’autres continents, les tectiformes spécifiques du Paléolithique européen sont surtout concentrés en France et en Espagne.
Ces symboles continuent de susciter l’intérêt des archéologues et des chercheurs, qui cherchent à comprendre leur rôle et leur signification dans les sociétés préhistoriques.
La photogrammétrie pour lire une paroi
En utilisant la photogrammétrie nous créons des modèles 3D précis à partir de photos prises sous différents angles. Dans l’étude des symboles tectiformes de la grotte de Font-de-Gaume, elle nous offre plusieurs avantages pour mieux les lire.
- Reproduction détaillée : Elle capture avec précision les reliefs et textures des parois rocheuses. Cela révèle des détails subtils des symboles souvent invisibles à l’œil nu in situ.
- Analyse sous différents éclairages : Les modèles 3D permettent un éclairage virtuel sous divers angles. Nous mettons ainsi en évidence des aspects des gravures autrement invisibles.
- Préservation numérique : La photogrammétrie crée une archive numérique durable des œuvres pariétales. Nous permettons à d’autres de pouvoir visualiser les peintures tout en limitant l’impacte des accès physiques à la grotte.
- Partage et collaboration : Les modèles 3D se partagent facilement avec la communauté scientifique mondiale. Nos résultats encouragent la collaboration et les analyses comparatives avec d’autres sites.
- Mesures précises : Les modèles photogrammétriques permettent des mesures exactes des symboles. Cela est essentiel pour des analyses stylistiques ou chronologiques.
Un moyen d’étude et de partage
En utilisant la photogrammétrie pour numériser le patrimoine souterrain, comme ici avec les symboles tectiformes, nous contribuons à une meilleure lecture de plusieurs façons :
- Découverte de nouveaux détails : Nous révélons des éléments parfois inconnus des symboles, enrichissant leur compréhension.
- Analyse comparative : Nous permettons des comparaisons plus fines avec des symboles d’autres sites. Cela aide à identifier des motifs culturels ou chronologiques.
- Sensibilisation et éducation : Nos modèles servent de ressources éducatives. Ils aident le public à découvrir ces œuvres sans nuire au site original.
En associant la photogrammétrie à notre expertise de la photographie souterraine, nous enrichissons la lecture des Tectiformes de la grotte de Font-de-Gaume et ainsi nous faisons progresser la préservation et la compréhension de notre patrimoine préhistorique.